Notre solidarité va d’abord et avant tout aux familles des victimes des attentats terroristes perpétrés à Bruxelles.

Un premier constat s’impose : quel que soit le niveau de sécurité, rien n’a pu arrêter ces attaques barbares et lâches. Ni la présence des patrouilles de para-commandos dans les aéroports et dans les métros, ni la surveillance policière (accrue depuis les attentats parisiens de novembre dernier) ne permettent d’empêcher des actes terroristes.  L’arrêt généralisé voulu hier par le gouvernement a paralysé une bonne partie de la ville.

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Au niveau international, aussi longtemps que le Moyen-Orient restera une plaie purulente, la menace terroriste continuera d’exister. ‘Nos’ gouvernements occidentaux sont responsables du chaos régnant dans cette région du monde : ils ont cru pouvoir envahir impunément des pays, renverser des régimes, les bombarder, et puis les laisser tranquillement retrouver leur stabilité. Ces actions ont eu l’effet inverse. En semant guerre et violence au Moyen-Orient, tout en ne faisant rien pour résoudre le problème de l’aliénation de la population immigrée et des jeunes de la troisième et de la quatrième génération, et en n’éradiquant pas le racisme, le chômage, la pauvreté et l’oppression, ils ont créé un terreau fertile pour le fondamentalisme religieux. Ce phénomène ne peut aller qu’en s’amplifiant.

Ces attaques serviront aussi à justifier de nouveaux bombardements en Syrie, renforçant la crise des réfugiés dont le nombre ne diminuera pas maintenant que leur patrie est devenue un enfer. Ils n’auront pas d’autre alternative que de se masser aux frontières de l’UE.  Des centaines de familles croupissent ainsi en ce moment dans la boue et meurent par milliers en mer dans le vain espoir d’échapper à la guerre créée par cette même Europe.

Dans le même temps, ces attentats seront utilisés pour couvrir et cacher les actes barbares commis contre les réfugiés en Grèce et sur les autres frontières de l’Union.  Criminalisés, présentés comme incompatibles avec ‘nos valeurs’ (égalité homme/femme par exemple) et nos ‘normes’, ils seront brutalisés encore plus impunément.

Schengen aussi sera mis sous pression : le renforcement des contrôles aux frontières externes et internes de l’Union Européenne fragilisera encore plus l’Europe et exacerbera encore plus les tensions entre les différents pays.

En Belgique, ces nouvelles attaques serviront à justifier des lois encore plus répressives au nom de la lutte contre le terrorisme. La moitié des 18 mesures antiterroristes annoncées par le gouvernement belge après les attentats de Paris en novembre menace déjà TOUS les citoyens, en commençant par les organisations de travailleurs et les groupes progressistes. Ceci a été dénoncé par des syndicats importants, des associations d’avocats et d’autres groupes progressistes.

Partout, les partis de droite tenteront de tirer profit de ces attaques terroristes en les utilisant comme paratonnerre afin de détourner l’attention de la population des vraies causes de la crise actuelle. C’est un moyen idéal pour essayer de freiner ou d’arrêter la lutte des classes, comme cela a eu lieu récemment en France et en Belgique. Les jeunes, en particulier, s’opposent de plus en plus au système capitaliste, et il ne faudra pas attendre longtemps avant que la classe ouvrière se mette en mouvement partout en Europe.

Cette barbarie généralisée s’imprime dans la conscience de millions de travailleurs et de jeunes, en particulier des tout jeunes. Ils lèvent les yeux et ne voient qu’un monde sans avenir, avec un chômage grandissant, des attaques incessantes contre tout ce qui a été obtenu dans le passé -pour l’enseignement, la santé, le logement, les salaires…-, et des guerres sans fin.

Il n’y a pas moyen de résoudre ces problèmes aussi longtemps que les gouvernements servent les intérêts d’une minorité de riches. Arrêtons de chipoter : ce système ne peut pas être réparé. Il doit disparaître. On s’imagine facilement ce qui pourrait se passer s’il réussissait à survivre…

Il s’agit donc de réunir les multiples luttes des travailleurs et des jeunes pour une vie et un monde meilleurs, et de les faire converger vers un seul objectif : celui de mettre fin à ce système une fois pour toutes et de jeter les bases d’une nouvelle société, le socialisme. Non, ce n’est pas une utopie, c’est la seule alternative concrète à la barbarie.