Courir derrière les faits et pointer du doigt certaines parties de la population, pour ensuite replonger dans des mesures de panique. C'est le résumé de deux années de la gestion politique corona du gouvernement. Elle découle de la volonté de maintenir la production et les profits capitalistes.

La mesure visant à fermer le secteur culturel s'inscrit à nouveau dans cette logique. Les virologues l'ont indiqué ces derniers jours : cette mesure n’a pas de fondement scientifique. Elle est le résultat d'un marchandage politique en faveur des intérêts capitalistes dans le secteur de l'horeca, et après la période de vacances dans les autres secteurs.

L'appel à la désobéissance civile (c'est-à-dire rester ouvert face aux décisions du gouvernement) lancé par le secteur culturel pourrait être le point de départ d'un vaste contre-mouvement qui propagerait une gestion différente de la pandémie. Si nous parvenons à étendre le mouvement, la politique du gouvernement peut s'effondrer et avec elle le gouvernement lui-même.

Contrairement aux revendications confuses (qui laissaient la place à l'extrême droite) des manifestations précédentes, les travailleurs du secteur culturel, et potentiellement d'autres secteurs aussi, peuvent élaborer une approche claire face au Covid qui corresponde mieux aux besoins de la population et non aux profits capitalistes.

Ces dernières semaines, les syndicats du secteur de la santé à Bruxelles et en Wallonie se sont clairement prononcés contre la vaccination obligatoire et pour plus de personnel mieux rémunéré. L'unité de classe, plutôt que « l'unité nationale », est la réponse à la politique de division du gouvernement. Nous pensons que les demandes suivantes devraient être au centre de la contestation :

- Prévention systématique avec dépistage rapide sur les lieux de travail, dans les écoles et les institutions culturelles. En cas d'infection ou d'épidémie, les travailleurs conservent l'intégralité de leur salaire.

- Le mouvement ouvrier au sens large (les syndicats, les maisons de la culture militantes, les partis de gauche, les caisses d'assurance maladie, les hôpitaux publics et les centres médicaux) devrait également prendre l'initiative de revaloriser la campagne de vaccination dans les quartiers et sur les lieux de travail, avec des séances de questions-réponses ouvertes, accompagnées d’une critique non dissimulée de la campagne de l'État et du gouvernement. Ce n'est que de cette manière que l'on peut vaincre les préjugés, les idées non scientifiques, les doutes et la méfiance.

- Le mouvement syndical devrait également soutenir la campagne mondiale (No profit on pandemic - noprofitonpandemic.eu) contre les profits tirés de la pandémie, et exiger que les vaccins et les traitements soient mis gratuitement à la disposition de tous dans le monde entier, en particulier dans les pays pauvres où la grande majorité n'a pas encore reçu la moindre dose. Le nationalisme vaccinal des pays impérialistes est à l'origine de la création d'Omicron.

- Ces demandes sont liées à la nécessité de nationaliser la grande industrie pharmaceutique, ainsi qu'à une explication transparente de la manière dont les capitalistes profitent de cette pandémie. Tant que l'économie et le pouvoir politique seront entre les mains d'une minorité qui ne se préoccupe que du profit, nous ne pourrons jamais garantir que des mesures adéquates soient prises pour mettre fin à la pandémie.

Galerie photos du rassemblement du secteur culturel, dimanche 26 décembre 2021.

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