Ces derniers jours, l'escalade de tensions dans le conflit qui oppose l'Ukraine et la Russie s'est intensifiée, entraînant la mobilisation des troupes de l'OTAN dans les pays d'Europe de l'Est. Dans ce sens, et dans une démonstration de la plus fidèle servilité envers l'impérialisme américain de la part de notre gouvernement, la ministre de La Défense Ludivine Dedonder a assuré que la Belgique serait un « allié solidaire » au sein de l'Otan dans le conflit en Ukraine.

Le chef d’état-major de l’armée belge, Michel Hofman a également annoncé que la Belgique se prépare à envoyer des troupes dans la région. Il s’agirait de 300 soldats et « quelques avions de combat F16 ».

C’est dans ce contexte que le gouvernement belge vient de décider d’augmenter le budget de l’armée de 14 milliards d’euros pour l’année 2030. Les marchands d’armes se frottent les mains. Les travailleurs de la santé, de l’enseignement, des secteurs vraiment essentiels continuent à jongler avec des budgets étriqués.

La section belge de la Tendance Marxiste Internationale, rejette toute participation de la Belgique à un conflit sur des questions purement impérialistes dans lequel la classe travailleuse n'a rien à gagner.

Seuls entrent en jeu les intérêts de la bourgeoisie américaine visant à étendre les zones de contrôle de l'OTAN, à augmenter les ventes d'armes et à continuer à imposer davantage de sanctions à la Russie afin de saper sa position géostratégique régionale ; et d’autre part les intérêts de la classe capitaliste russe visant à réaffirmer la Russie en tant que principale puissance régionale en Europe orientale et en Asie centrale.

De plus, outre la défense des intérêts de leurs bourgeoisies respectives, Biden et Poutine utilisent tous deux ce conflit pour contrer le discrédit croissant de leurs politiques intérieures dans leurs pays respectifs, qui sont loin de répondre aux besoins de la classe travailleuse dans un contexte de crise sanitaire et de situation de chaos capitaliste. L'objectif politique des deux gouvernements n'est rien d'autre que d'attiser les sentiments nationalistes afin d'étouffer la lutte des classes.

Quelle que soit l'issue finale du conflit, nous ne devons pas perdre de vue qu’en attisant les tensions de cette manière, la situation devient extrêmement instable et que tout accident peut avoir des conséquences tragiques, qui retomberaient sans aucun doute sur les épaules des travailleurs. Comme toujours, c'est la classe travailleuse qui subit les conséquences de chaque conflit entre pays pour accroître les parts de marché et les intérêts stratégiques de chaque bourgeoisie nationale.

Le mouvement ouvrier, les syndicats en premier lieu, devrait se prononcer ouvertement et publiquement contre cette escalade guerrière impérialiste. Par la mobilisation, il faut faire pression sur le gouvernement, pour que la Belgique n’envoie pas de troupes et en faveur de la non-intervention dans des conflits très éloignés des intérêts de la classe travailleuse.