Le congrès de The Struggle (La Lutte), la section pakistanaise de la Tendance Marxiste Internationale, s’est tenu les 1er et 2 avril dans le grand auditorium du Iqbal Hall, à Lahore. Plus de 2000 camarades ont participé à cet événement historique.

 

struggle_1.jpgIls sont venus de toutes les régions du Pakistan : du Balouchistan, du Sindh, du Cachemire, du Waziristan, du Pachtounkhwa, du Punjab, etc. Il y avait des travailleurs, des syndicalistes, des paysans et des jeunes. 200 camarades sont arrivés de Quetta, au Balouchistan, après un voyage de 36 heures en train.

Comme lors du dernier congrès, en 2007, il y avait une importante délégation venue d’Inde, dont un membre du parlement indien, A.R. Shaheen. Le travail de notre section pakistanaise a de plus en plus d’impact dans le mouvement communiste et syndical indien.

Les trois principaux documents discutés au congrès étaient : Perspectives Mondiales, Perspectives pour le Pakistan et Tâches Organisationnelles.

Le congrès s’est ouvert par des chansons et des poèmes révolutionnaires interprétés par des camarades de différentes régions du pays. Ensuite, nos trois candidats aux législatives de février dernier sont intervenus et ont été chaleureusement acclamés par les délégués. Riaz Lund, qui a mené une campagne courageuse, à Karachi, contre les néo-fascistes du MQM, a rappelé que « nous nous sommes battus pour le socialisme, et non pour des sièges ».

La discussion sur les perspectives mondiales a été introduite par Fred Weston, membre de la direction de notre Internationale : « Tous les camarades de l’Internationale suivent attentivement les événements au Pakistan : non seulement la situation objective, mais aussi le développement de notre section pakistanaise. L’Internationale reconnaît le travail extraordinaire que vous avez mené, dans des conditions extrêmement difficiles, et salue chacun d’entre vous. Vos succès sont les succès de tous nos camarades à travers le monde. »

Fred a ensuite expliqué que les événements tumultueux de ces derniers mois illustrent le fait que nous sommes entrés dans la période la plus turbulente de l’histoire, à l’échelle mondiale. Il a insisté sur la crise de l’économie mondiale qui se développe et sur l’impact dévastateur qu’elle aura sur le Pakistan. Il a décrit l’immense polarisation de classe qui caractérise la situation actuelle, dans toutes les régions du globe.

A propos des syndicats, Fred a remarqué : « Nous saluons l’annonce, par le gouvernement Gilani, de la levée des interdictions qui frappent les syndicats. Mais nous savons aussi qu’avoir des syndicats n’est pas suffisant. Le problème central est la contradiction entre la volonté de lutter, chez les travailleurs, et la dégénérescence réformiste et bureaucratique des dirigeants du mouvement. Nous devons lutter, dans les syndicats, pour une politique révolutionnaire. »

Le lendemain, notre camarade Lal Khan a ouvert la discussion sur les Perspectives pour le Pakistan. Il a souligné la faiblesse et la corruption de la bourgeoisie pakistanaise. Il a décrit le conflit croissant entre différentes sections de l’appareil d’Etat. Il a également raillé le battage médiatique sur les mobilisations de la prétendue « société civile » – essentiellement composée d’éléments bourgeois et petits-bourgeois – et rappelé que la révolution viendra de ce que nos camarades appellent désormais la « société incivile », dont ils se réclament fièrement !

Lal Khan a poursuivi en expliquant comment Benazir Bhutto avait été poussée vers la gauche par les manifestations massives qui avaient accompagné son retour. Bhutto avait alors commencé à dénoncer les privatisations, etc. Les éléments fondamentalistes de l’appareil d’Etat ne pouvaient le tolérer. C’est pour cela qu’ils ont organisé son assassinat.

Lal Khan a ensuite dénoncé la fraude électorale massive, lors des élections législatives, et la coalition de la droite du PPP avec les agents directs de la bourgeoisie. Il a souligné que le nouveau gouvernement de Gilani ne pourra pas résoudre un seul des problèmes qui frappent la masse des Pakistanais.

Parmi les nombreuses interventions des délégués, notre camarade Manzoor Ahmed, ex-député PPP du Parlement, a rappelé comment la révolution de 1968, au Pakistan, avait échoué faute d’une direction révolutionnaire.

Ce congrès était un très grand succès. Un immense enthousiasme a dominé les deux jours de discussion – et, souvent, a éclaté en chansons qui ont donné bien du fil à retordre aux présidents de séance ! La collecte a réuni l’équivalent de 20 000 dollars, ce qui est une somme énorme au regard des salaires pakistanais. The Struggle s’est fixé pour objectif d’atteindre les 5000 militants dans l’année qui vient. La Riposte, dont les salutations révolutionnaires ont été lues en début de congrès, est déterminée à faire son devoir internationaliste, c’est-à-dire à aider nos camarades, financièrement et politiquement, dans la tâche grandiose qui les attend : la transformation socialiste du Pakistan, première étape dans le renversement du capitalisme dans tout le sous-continent indien.