On publie la déclaration du Comité "Reintegration Now" auquel appartiennent les syndicalistes licenciés par SETCA par rapport à l'accord Inter-professionel.

Le projet d’AIP est pathétique. 

Et dans ce projet, le volet « ouvriers-employés » est catastrophique pour les employés, mais pour tous les autres travailleurs aussi :
-    la possibilité de chômage économique deviendrait définitive pour les employés
-    en termes de préavis pour les employés on met la limite à 1 mois par année d’ancienneté : plus de recours aux tribunaux, licenciement des travailleurs âgés moins cher, et surtout quelle sera encore la place de la négociation syndicale en cas de licenciement individuel et collectif ?
-    Sans pour autant arriver à la moindre égalité, on met sur les rails un système de « convergence » des préavis par dégressivité du préavis employé et augmentation du préavis ouvrier.  MAIS on est très loin d’un « entre-deux », puisque les employés peuvent perdre jusqu’à 4,5 mois de préavis (10% de 45 ans d’ancienneté) et les ouvriers peuvent gagner 20% de la CCT 75, soit maximum 22 jours.  D’autant plus que de nombreux secteurs ouvriers sont déjà au-delà de la CCT 75 et donc ne gagneront rien. Pire encore qu’un mécanisme de « vases communicants », déjà inacceptable en soi, ce sont des vases troués !
-    généralisation à terme  d’une prime de licenciement ... payée par l’ONEM !!!  C’est donc la sécurité sociale (les salaires différés des travailleurs) qui paierait partiellement les plans sociaux.
Comment en est-on arrivé là ?


L’AIP n’est pas encore signé, mais la FGTB a signé le préaccord. Pourquoi ? On se félicitait, en juin, d’une position de la FGTB sur ce dossier qui reprenait celle du SETCa ; quelques mois après, on entend : « les centrales ouvrières prendront ce qu'elle pourront prendre dans le dossier O/E ». Que s’est-il passé, entre juin 2010 et maintenant ?


Les tabous du SETCa (pas de statut unique et pas de « big bang ») n’ont-ils pas donné l’impression aux centrales ouvrières que pour nous il n’y avait aucune urgence et pas de vraie discrimination ?


D’ailleurs, contrairement à ce qu’on nous disait, refuser un statut unique et un big-bang n’a aucunement permis de préserver les droits des employés. Au contraire : on fait un grand pas en arrière ... et d’autres pas menacent de suivre, puisqu’on a toujours deux statuts différents, et donc toujours une occasion de continuer à aligner ... vers le bas.
La crédibilité du SETCa a sein de la FGTB semble avoir pris un fameux coup.


Le secteur industrie était notre lien le plus fort avec les centrales ouvrières.  Les secrétaires industrie avaient une stratégie d’alignement sur le terrain : travail syndical commun, plans sociaux avec les mêmes garanties pour les ouvriers et les employés. Certains conflits emblématiques ont été menés en symbiose totale avec les ouvriers. La confiance était énorme.  Le licenciement des permanents industrie ne renforce pas notre crédibilité auprès des ouvriers, comme le montre la réaction des métallos. 


Le dossier O/E est lié directement à la question des frontières entre centrales. Sans accord et confiance à ce sujet, il ne faut pas trop s’étonner des coups bas.


Et maintenant, que faire ?


En décembre, il a été dit au Comité Exécutif que « le SETCa s’opposera par tous les moyens » à un accord sur le dossier ouvrier/employé s’écartant du mandat FGTB.  Comment, quand, avec qui ? Il faut des actions d’envergure, tout de suite, mais surtout sur la durée pour empêcher que le gouvernement concrétise l’AIP.


Et pas contre les ouvriers, mais avec les ouvriers.  Pas sans l’industrie, avec l’industrie !


C’est un secteur clef pour, dans les entreprises, convaincre le maximum d’ouvriers.On ne peut pas opposer les intérêts des ouvriers et des employés ; il faut réaffirmer et organiser la solidarité, à la base. Pour retrouver sa crédibilité, le SETCa doit lui-même donner l’exemple de l’unité.

Ensemble on est plus fort


Notre revue

Révolution 49 layout 2 page 001 
 

 

Facebook