Le 20 août dernier, des millions de personnes à travers le monde ont pu assister à l’exploit historique de l'équipe d'Espagne féminine de football, couronné par une victoire tout à fait méritée. Cette joie a toutefois été ternie par le président de la Fédération royale espagnole de football, Luis Rubiales, qui a embrassé sans son consentement Jenni Hermoso, l'une des championnes. Cet incident s'est produit alors qu'elle recevait sa médaille. Les images se sont répandues dans le monde entier.

Cet article a été écrit le 28 juin.

Aux premières heures du vendredi 24 juin, des centaines de migrants ont tenté de traverser la frontière entre le Maroc et l’Espagne à Melilla. Ils ont été victimes d’une répression féroce de la part de la police espagnole et de la gendarmerie marocaine. A l’heure où nous écrivons, le bilan de cette tragique journée est, selon les ONG locales, de 37 morts et 76 blessés dont 13 graves. Cette catastrophe s’est produite à peine quelques mois après la signature d’un traité entre le gouvernement espagnol et la dictature marocaine.

Il est clair que les virus et les maladies ne font pas de discrimination selon les classes sociales, de sorte que personne n'est libre de souffrir (ou pas) à un moment donné de sa vie. Toutefois, les possibilités d'atténuer les risques de la maladie ou de minimiser ses conséquences relèvent bien d’une question de classe.

Depuis que cet article a été écrit, la direction de Procavi a déposé une plainte formelle contre Nadia Garcia, déléguée syndicale du SAT. Que lui reproche la direction ? Elle aurait participé à la « diffusion du coronavirus » parmi les travailleurs en distribuant un tract syndical à l’entrée de l’usine. Elle risque une sanction disciplinaire.

Cette déclaration de travailleurs espagnols, qui font grève contre le refus des patrons de prendre des mesures de sécurité adéquates face à la pandémie de coronavirus, est un exemple pour le monde entier. Non aux conditions de travail dangereuses ! Faisons payer les patrons !

« Barcelone a vu davantage de barricades que toute autre ville au monde », écrivait Engels en 1873. Hier, mardi 15 octobre, Barcelone a confirmé cette réputation. Différentes organisations républicaines et démocratiques ont appelé à des veillées pacifiques à travers la Catalogne, pour protester contre les peines infligées aux prisonniers politiques par la Cour Suprême espagnole.

Neuf prisonniers politiques catalans, en détention préventive depuis près de deux ans, ont été condamnés par la Cour Suprême espagnole à des peines allant de 9 à 13 ans de prison pour sédition et détournement de fonds publics. Pour quel « crime » ? L’organisation du référendum d’indépendance catalane le 1er octobre 2017.

Les mobilisations prévues dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes ont pris un tour spectaculaire en Espagne. « C'était plus qu'une grève, c'était presque une révolution », déclarait un commentateur dans El Periodico, un quotidien édité à Barcelone. La grève a été suivie par plus de 6 millions de personnes : principalement des femmes, mais aussi des hommes. Organisées dans plus de 120 villes, les manifestations ont mobilisé par centaines de milliers.

En imposant les élections du 21 décembre, en Catalogne, le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy voulait infliger une défaite décisive aux indépendantistes. Cette stratégie a échoué. Sur fond de participation record (82 %), le bloc indépendantiste (JuntsxCat, ERC et CUP) a renouvelé sa majorité.

La République proclamée par le Parlement catalan, le 27 octobre dernier, fut mort-née. L'Etat espagnol s'était préparé à l'écraser ; le gouvernement catalan, lui, n'avait aucun plan et aucune stratégie pour la défendre. Pour autant, cela n'a pas marqué la fin du mouvement.

Après une semaine de volte-face, d’indécision et de tentatives de dernière minute de trouver une solution négociée, la République catalane a été déclarée le 27 octobre dernier. Des dizaines de milliers de personnes ont pris la rue pour célébrer l’indépendance à Barcelone et dans d’autres villes catalanes.

450 000 personnes (selon la police locale) ont manifesté, hier, dans les rues de Barcelone, et des dizaines de milliers dans d'autres villes de la Catalogne, pour demander la libération des deux Jordis (dirigeants catalans arrêtés pour « sédition ») et rejeter la mise en œuvre de l'article 155 de la Constitution, annoncée le matin même par le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

Nous publions ci-dessous une déclaration de la Tendance Marxiste Internationale sur la crise en Espagne. Le référendum d’indépendance de la Catalogne met à l’épreuve le régime espagnol de 1978. Il rencontre une répression féroce de la part de ce dernier. La TMI soutient le droit à l’autodétermination du peuple catalan.

L’Espagne n’a jamais vécu une authentique révolution bourgeoise et, aujourd’hui, d’importantes tâches de la révolution démocratique restent en suspens : l’abolition de la monarchie, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, l’éradication des restes de l’appareil d’Etat franquiste… Mais le problème le plus pressant est sans conteste celui de la question nationale.

Les élections législatives espagnoles ont eu lieu dimanche 26 juin, après des mois d'impasse politique, alors qu'aucun parti n'était en mesure de former un gouvernement suite aux élections de décembre. Les sondages prédisaient la progression de la coalition de la gauche radicale Unidos Podemos (UP, alliance de Podemos et de Izquierda Unida) et un important recul des partis traditionnels de l'establishment. Le parti conservateur PP arrive finalement premier, le PSOE (centre gauche) en seconde place, légèrement devant UP.

La CUP (Candidature d'Unité Populaire) est un regroupement « anticapitaliste et indépendantiste » qui a connu une ascension en Catalogne au cours de l'année passée. Lors des élections régionales (« autonomes ») du 27 septembre dernier, la CUP a obtenu 8 % des votes, récompensant sa campagne liant la question de l'indépendance de la Catalogne à la radicalité anti-austérité qui émerge dans cette région comme dans toute l'Espagne. Or contre l'avis de sa propre base, la direction de la CUP vient d'abandonner complètement son programme contre l'austérité, en s'accordant le 9 janvier dernier avec les représentants politiques de la bourgeoisie catalane pour former un gouvernement régional sur un programme minimum : l'indépendance nationale. La CUP vient en quelque sorte de reproduire à la sauce catalane la même volte-face dont Tsipras a été l'acteur principal l'été dernier, aux dépens de la base de son parti et du peuple grec.

Après l’annonce des résultats des élections du 20 décembre dernier, un porte-parole du Parti Populaire (PP, droite) a déclaré que l’Espagne était « ingouvernable ». Du point de vue de la bourgeoisie, c’est exact. Les élections ont débouché sur un Parlement fragmenté, reflet de la polarisation de classes dans le pays. En remontant la pente, ces dernières semaines, Podemos (20,7 %) a fragilisé le PSOE (22 %).

Espagne, en début d’année, le parti de gauche Podemos se trouvait à la première place des sondages, totalisant environ 30 % des voix. Depuis, il a chuté à la troisième place, avec seulement 16 % d’intention de vote. Natalie Ziermann retrace les raisons de cette surprenante évolution.

Le dimanche 24 mai 2015 restera une date majeure dans l’histoire espagnole. Les élections municipales et régionales se sont tenues à travers toute l’Espagne (à l’exception de la Galice, de l’Andalousie, du Pays Basque et de la Catalogne, où seules des municipales étaient organisées). Le parti de la droite, le PP (Parti du Peuple), a été délogé de la plupart de ses bastions historiques. Mais le virage à gauche de la société espagnole est surtout illustré par l’essor du parti Podemos et des fronts électoraux qu’il a conduits. Ils ont gagné à Madrid, Barcelone, Zaragoza, Corogne, Oviedo, Cádiz…

L es élections municipales du 25 mai prochain, en Espagne, seront observées de très près par les classes dirigeantes de toute l’Europe. Elles prépareront le terrain des élections législatives et des communautés autonomes de novembre

PODEMOS est devenu le point focal de la politique espagnole. Aucun parti du régime ne cache sa panique face au danger du « populisme ». Plus significatif encore, les derniers mots du grand banquier espagnol Emilio Botín, communiqués à un groupe choisi de journalistes quelques jours avant sa mort, exprimaient sa préoccupation face à l’irruption de PODEMOS.

L’Espagne est dans l’œil du cyclone de la crise économique européenne. En avril, le taux de ses obligations d’Etat a passé la barre des 6 %, un niveau qui avait déclenché les « plans de sauvetage » de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande. Aujourd'hui le Gouverneur de la Banque Centrale a annoncé sa démission.

Ces huit derniers jours, des centaines de milliers d’Espagnols sont descendus dans les rues. Dans de nombreuses villes du pays, les places ont été le théâtre de grands rassemblements. Les manifestants protestent contre le chômage de masse et la politique d’austérité du gouvernement. Les « experts » pro-capitalistes ont été complètement pris par surprise. Ils disaient la jeunesse apathique et apolitique.

La victoire du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) au élections législatives, le 9 mars dernier, a été célébrée par une mer de drapeaux rouges, devant le siège du parti. Le PSOE a recueilli 43,84% des voix, soit 169 sièges de l’Assemblée nationale – cinq de plus qu’en 2004. Il lui manque 7 sièges pour décrocher la majorité absolue. De son côté, le Parti Populaire (PP, droite) a réuni 39,93% des voix, soit 154 sièges, soit six de plus qu’en 2004.

Les socialistes espagnols on remporté, dimanche, une victoire sensationnelle. Les sondages, qui prédisaient la victoire du PP, ont été confondus. La situation a brusquement et complètement changé. En l’espace de quelques jours, l’humeur de la masse de la population s’est radicalement modifiée. Ces événements méritent la plus grande attention, dans la mesure où ils illustrent clairement les processus fondamentaux qui sont actuellement à l’œuvre dans le monde. La soudaineté du changement est une réflexion de la crise générale du capitalisme mondial, qui affecte désormais tous les pays de la planète.

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