Lorsque les patrons de Delhaize, aidés par tout l’appareil judiciaire et répressif belge, oblige les travailleurs à s’en tenir à des piquets filtrants en interdisant sous peine d’astreinte les piquets bloquants, ils donnent un coup de massue sur ce qu’il reste de Démocratie en Belgique.

Du 11 au 17 mai 2020, 1300 chauffeurs de la STIB arrêtaient le travail, dans le cadre du droit de retrait. C’est le droit, pour tout travailleur, de suspendre son activité s’il est face à un danger grave et immédiat1.

Nous republions ici le post sur Facebook, de Jalil B, permanent CNE du secteur commerce. Il explique avec conviction que "ce n’est pas juste de la solidarité qu’il faut car cela dépasse ces entreprises, d’une certaine manière elle dépasse même la lutte dans le secteur, c’est une lutte du monde du travail. C’est défendre nos acquis et notre rapport de force que d'être aux côtés des travailleurs de Mestdagh et Delhaize."

La CNE, le syndicat ‘vert’ des employés, s’est décidée à faire de la journée du 9 novembre une grève générale. Jalil Bourhidane, permanent CNE Commerce à Bruxelles nous explique comment se prépare la grève sur le terrain. Il n’a aucun doute, la grève sera bien suivie dans le commerce.

L’hôpital Saint-Pierre, grand hôpital public du centre-ville bruxellois, connaît un mouvement important des travailleurs du gardiennage contre la privatisation de leur service.

En effet, le gardiennage y est encore « interne », une exception de nos jours. Ce combat contre la privatisation dans ce très grand hôpital (plus de 2400 travailleurs, près de 600 lits), montre la conscience claire qu’ont les travailleurs dans la nécessité de revendiquer des services publics pour le bien de tous, travailleurs comme patients.

Le temps de travail et le temps libre sont des enjeux importants ! La durée du temps de travail recouvre aujourd’hui des réalités très complexes, entre CDD et CDI, temps partiels, stages et autres aménagements. Flexibilité et disponibilité sont vues par les entreprises comme des valeurs essentielles du travail. Dans cette optique sont remis en cause les horaires, les week-ends, l’âge de la pension ou certains jours fériés.

Le gouvernement et le patronat savaient ce qu'ils faisaient en verrouillant les augmentations de salaire. La norme salariale contraignante de 0,4 pourcent était un signal afin de refroidir les grandes attentes des ouvriers et des employés suite à la fin du confinement. Ces attentes sont pleinement justifiées et ne peuvent être satisfaites dans le carcan de la norme salariale. Cela conduit à des actions dans certaines entreprises et certains secteurs, notamment lorsque les syndicats, souvent sous la pression de leur base, rejettent les miettes proposées par les patrons.

Le 1er avril 2021, le personnel des milieux d’accueil collectifs de la petite enfance, notamment les crèches, des administrations communales de la région Bruxelles-Capitale, était en grève en Front Commun Syndical CGSP et CSC SP. Cette grève s’inscrivait dans un large mouvement qui touchait l’ensemble des institutions wallonnes et bruxelloises du secteur privé.

Chaque grève est particulière, mais la grève de la FGTB et de la CSC contre la norme salariale de 0,4 pourcent est unique dans l'histoire sociale. L'arrêt de travail national du 29 mars s'est déroulé pendant une pandémie mondiale et après que plusieurs confinements ont fait entrer l'économie belge dans la pire récession depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il y a quelques mois, Thierry Bodson devenait par congrès extraordinaire le nouveau président de la FGTB fédérale. Au même moment, Jean-François Tamelini devenait secrétaire général de la FGTB Wallonne. L’occasion de se pencher sur les processus démocratiques (ou non !) d’une des grandes organisations de masse des travailleurs en Belgique.

Lundi 23 novembre, le tribunal correctionnel de Liège a condamné 17 syndicalistes à des peines de prison avec sursis et des amendes allant de 600 à 4800 euros. Parmi ces syndicalistes se trouve aussi Thierry Bodson, le tout nouveau président fédéral de la FGTB, qui écope d’un mois de prison avec sursis.

Il y a une semaine, en Italie, nous apprenions que les plateformes Uber Eats, Deliveroo, Glovo et JustEat avaient signé un « accord entre crapules » avec le syndicat bidon UGL (Unione Generale del Lavoro).

Il y a quelques semaines, plusieurs juristes jetaient un pavé dans la mare syndicale et juridique en expliquant, qu’à l’instar de la France, il existe bel et bien un droit de retrait en cas de  « danger grave et immédiat » en Belgique (1). Des responsables syndicaux (2) ont alors déclaré que c'était une annonce prématurée et qu'il fallait (attendre !?) une loi pour encadrer ce droit.

Les centrales du secteur privé de la FGTB ont lancé une campagne pour l'augmentation du salaire minimum à 14 euros de l'heure.

Le vendredi 10 mai, dix coursiers à vélo de Bruxelles et de Gand se sont rendus au siège de Deliveroo pour transmettre leurs revendications et parler à la direction. Quand ils sont arrivés sur place, ils ont trouvé porte close.

Suite de notre immersion dans le monde du travail, avec Simon ouvrier dans un groupe, présent dans le monde entier, spécialisé dans le transport et la logistique. Ici aussi, les conditions de travail sont éprouvantes et totalement aliénantes pour les travailleurs.

Si l’on vous demandait quelle était le moins prolétaire des emplois, nombreux sont ceux qui placeraient celui de designer de jeu vidéo près du haut de la liste. Jusqu’à récemment, cette opinion aurait même pu être partagée par les designers de jeu vidéo eux-mêmes. Mais maintenant, les choses sont en train de changer, et rapidement. Une prise de conscience massive est en train de se produire sur l’exploitation extrême aux fondements de l’industrie du jeu vidéo.

Le 25 et 26 octobre 2018, des coursiers de 12 pays se sont réunis à Bruxelles, représentant 34 organisations, collectifs et syndicats confondus. Ils y ont fondé la Fédération Transnationale des Coursiers, pour mener la lutte à une échelle internationale contre l’exploitation de plateformes telles que Deliveroo, UberEats, Foodora, Glovo, etc.

Qui n’a pas entendu au détour d’une conversation, les délégués syndicaux se plaindre du manque d’investissement des travailleurs : « Ça ne sert à rien !  Les travailleurs ne veulent pas bouger … Pour un match de foot oui !  Mais pour le reste …  Regardez pour les pensions ça touche tout le monde pourtant … et bien la plupart ne se sentent pas concernés, ils restent sagement assis et ne se bougent pas, etc. » ?

Accélération de la dégressivité des allocations de chômage, suppression de l’ancienneté, prépensions uniquement à partir de 60 ans et 41 ans de service, mise en place d’un service communautaire pour les chômeurs de longue durée, emplois de fin de carrière à partir de 60 ans au lieu de 55 ans, 60% du salaire après un mois de maladie pour les fonctionnaires, contrôles et activation accrus des maladies de longue durée : voilà les mesures annoncées par Michel I.

La lutte des classes menée par les patrons est de plus en plus brutale. Face à cette offensive, nous devons de nouveau apprendre à nous imposer. Le militant syndical Harry De Boer a écrit ces lignes pour partager son expérience de lutte. Ce texte date de 1987.

Les entreprises écrasent de plus en plus les travailleurs. Malgré des profits record, elles exigent concession sur concession, et en obtiennent d’ailleurs la plus grande partie. Quand les syndicats parviennent à arracher des augmentations de salaire, elles sont si maigres qu’elles compensent à peine la baisse du pouvoir d’achat due à l’inflation. Le niveau de vie baisse à vue d’œil. De nombreux travailleurs peuvent à peine survivre et doivent s’endetter.

Les travailleurs qui ne sont pas organisés au sein d’un syndicat sont particulièrement touchés.Les emplois mal payés sont de plus en plus nombreux. Sans la protection des syndicats, les travailleurs inorganisés sont exposés à toutes les attaques possibles: chômage partiel, licenciements, etc. Ils sont à la merci du bon vouloir des patrons, qui n’ont évidemment pas le moindre respect des règles en place.

Tous les deux ans, les patrons et les syndicats négocient l’Accord Interprofessionnel (AIP) qui fixe, entre autres, la marge salariale disponible. C’est cette marge qui déterminera les augmentations de salaire que les syndicats pourront négocier dans les secteurs et dans les entreprises. Le salaire étant un des nerfs de la guerre, il est naturel que le montant de cette marge fasse l’objet d’un affrontement de classe entre les représentants des travailleurs et les représentants des employeurs. Hélas dans cet affrontement, le patronat s’est entouré d’un partenaire de choix et d’armes très efficaces. D’autant plus que depuis mars 2017, la façon de déterminer cette marge a été modifiée par le gouvernement Michel.

Rares sont les films belges qui traitent de la grève ouvrière. Encore plus rares sont ceux où les ouvriers prennent la parole et livrent leur vécu de l’action collective. Au centre du documentaire « Rien ne nous est donné » se trouve la grève,  “seule arme dont nous disposons” comme l’indique Sergio, un ouvrier témoignant dans le film. Pas une seule grève mais cinq grèves, qui se déroulent toutes à Bruxelles. On y découvrira celle chez Citroën en 1969 et la dure répression qui l’a accompagnée, la lutte de l’usine de chocolats Côte d’Or en 1988, la grève de Volkswagen en 1994, les occupations de Godiva à Koekelberg en 2009 et de IAC Fiat, place Meiser à Schaarbeek, en 2010. Loin d’un documentaire historique, c’est un véritable outil qui nous est livré, comme le met en évidence la structure du film.